La confiance, clef de projets réussis (3)

La conférence sur la confiance du 25 janvier, sur la thématique « la confiance, clef de projets réussis ? », a été tellement riche en échanges et interactions, que voici notre 3ème article flash-back, et ce n’est pas le dernier !

Concentrons-nous pour celui-ci sur l’outil de management qu’est le droit à l’erreur et le courage managérial.

  • Le droit à l’erreur : un outil de management.

Même dans le cas de Jean-Marc Denuel, pilote de chasse, ce droit existe au cours de l’apprentissage ; la progression est faite par petits pas, à force d’entraînement et de répétition pour finalement ne plus faire d’erreur.

L’armée distingue 2 types d’erreurs :

  • Celle qui empêche de réaliser la mission,
  • Celle qui engage la sécurité.

Vous imaginez assez facilement que pour ce qui concerne le deuxième type d’erreurs, le droit à l’erreur est beaucoup plus limité, voire quasiment ou totalement inexistant ! Prenez le cas de la dissuasion nucléaire par exemple et vous comprendrez vite …

Ainsi selon les environnements le droit à l’erreur est apprécié différemment.

Selon les valeurs de l’entreprise aussi. Car chez Clinitex la sécurité est une valeur et donc une erreur qui engage la sécurité se rapproche d’une faute. Thierry Pick défini en effet la faute comme l’erreur qui fait sortir du système de valeurs de l’environnement dans lequel on est. Et comme l’entreprise ne transige pas sur ses valeurs, elle ne transige pas sur la sécurité, surtout celle d’autrui.

Pour revenir au parler vrai que nous avons évoqué dans notre compte-rendu précédent sur cette conférence, Thierry Pick évoque l’intérêt d’un environnement de confiance dans lequel non seulement les collaborateurs ont le droit à l’erreur (« expérimentez souvent, trompez-vous vite ») mais où ils sont aussi encouragés à reconnaître leurs erreurs et en faire profiter tout le monde. Rien de tel pour l’amélioration continue en effet !

Le droit à l’erreur est le prérequis de l’expérimentation. Thierry Pick illustre cette notion en rappelant qu’un enfant qui apprend à marcher tombe à peu près 1 000 fois avant de savoir marcher.

Il revient sur la distinction entre erreur et faute en précisant que l’expérimentation est encouragée dès lors qu’elle s’inscrit dans le cadre de la mission, de la vision et des valeurs de l’entreprise, qui bien entendu doit les avoir définies et formalisées à condition aussi qu’elles soient incarnées par le dirigeant.

Pour encourager l’expérimentation Thierry Pick utilisait une affiche derrière son bureau, qui indiquait « Si tu ne fais pas partie de la solution, c’est peut-être que tu fais partie du problème ». Il l’utilisait pour encourager ses collaborateurs qui venaient chercher auprès de lui une validation à expérimenter en leur disant « je ne te valide rien du tout, tu as droit à l’erreur, va y fonce ! »

  • Le courage managérial : complément indispensable de la confiance pour maintenir la cohésion des équipes

Selon Thierry Pick, une organisation  peut avoir une mission et une vision très claires, des valeurs bien définies et incarnées et néanmoins souffrir d’un manque de courage managérial de son dirigeant à un instant crucial.

Selon lui, une entreprise est condamnée si son dirigeant n’a pas le courage managérial devant les marchands du temple, devant l’agresseur ou devant des collaborateurs qui ne respectent pas les valeurs de l’entreprise ; à condition que ces valeurs soient incarnées par l’équipe dirigeante et qu’elles soient affichées sur tous les murs de l’entreprise pour ne prendre personne en traître.

Pour lui le courage managérial est le pendant de la confiance : je te fais confiance absolue, mais je ne tolère aucun écart sur les valeurs, tout au moins sur les valeurs « interrupteur », par opposition aux valeurs « potentiomètre ».

Illustration :

Parmi les valeurs de Clinitex figure la bonne humeur. Il s’agit d’une valeur « potentiomètre » ; bien entendu tout le monde a le droit d’être de mauvaise humeur un matin, voire plusieurs matin !

La confiance est aussi une valeur de Clinitex. Il s’agit d’une valeur « interrupteur ». « Tu as trahi ma confiance, tu sors c’est simple. Sans haine et sans amour non plus. » nous dit Thierry Pick.

Il faut donc parfois du courage managérial pour dire stop à quelqu’un qui ne respecte pas une valeur « potentiomètre », notamment si la personne vous est sympathique et / ou qu’elle est performante (ou très ancienne ou encore peu cher payée !).Et si le dirigeant ne fait pas preuve de courage à ce moment-là, il abaisse toute l’équipe ; en quelque sorte ce doit être un moment où le dirigeant ne sollicite pas que sa tête et son cœur, mais aussi ses muscles !

Jean-Marc Denuel ajoute à la notion de peser les risques sous entendue dans les propos de Thierry Pick en ce qui concerne le courage managérial, la notion de doute. « Si on ne doute pas, ce n’est pas du courage, c’est de la témérité »

Cela nous donne l’occasion de conclure sur une citation de Jean Bédard : « le doute est le courage de la conscience ».

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