Les fondements de la confiance

D’où peut bien venir la confiance ?

La confiance, terme générique, englobe de nombres acceptions : confiance en soi, confiance en l’autre. Elle s’accompagne de la crainte, la peur, l’anxiété, la suspicion, le doute, l’appréhension. Au final, c’est un terme large contrebalancé par de larges termes.

La croyance commune est que les pilotes de chasse sont toujours confiants en leurs capacités, en eux-mêmes. Pourtant avant de ravitailler en vol, il faut apprendre à poser l’avion. Alors d’où vient cette confiance ? De nos parents, de nos amis, de nous-même ?

Enfant nous n’avons peur de rien : traverser une route, sauter dans la piscine sans savoir nager. En réalité n’avons pas Confiance mais nous n’avons pas Conscience !!! Les premières peurs apparaissent avec notre prise de conscience du danger et freinent notre confiance en nous. Certes, les parents, les frères et sœurs, les copains peuvent nous pousser à avoir confiance, ou plutôt à dépasser nos peurs. La différence est ainsi ténue entre confiance et peur. Dès qu’une barrière psychologique saute, la peur s’atténue, puis nous prenons confiance en nos capacités.

J’avais coutume de dire à mes stagiaires pilotes que tout le monde peut faire ce métier. Oui et non car la barrière est temporelle ou plutôt financière. L’état ne peut se permettre de passer 15 ans pour former un pilote. Mais d’un point de vue technique et avec le temps nécessaire, tout le monde peut faire n’importe quel métier. Certains prendront seulement plus de temps que d’autres pour y arriver. Car ils auront besoin de plus de temps pour avoir confiance en leurs capacités.

Le fondement de la confiance est donc assez simple : croire en ses capacités.

Cela nécessite de surmonter ses peurs, ses angoisses, son anxiété, ses croyances : nombres de difficultés qui croissent avec l’âge. Le fondement de la confiance est donc de ne pas se poser de limites, tout en gardant assez de marges de sécurité. Encore un exercice d’équilibriste !

Avant tout il faut s’ouvrir, ne pas penser que c’est impossible, décider de ne pas forcément croire, ne pas écouter et ne pas s’écouter. C’est en fait un travail sur soi.

Dès notre plus jeune âge, on nous dirige, nous catalogue, nous borne. Chacun est pourtant libre de son destin, et donc de choisir sa voie, ses capacités à développer, ses peurs à évacuer. La confiance nait lors de la prise de conscience que nous pouvons nous débrouiller seul, que nous devons subvenir à nos besoins, que nous pouvons décider par nous-mêmes. Plus besoin de conseils éclairés pour tracer notre route. Il est vrai que nous nous trompons, mais l’erreur faisant le meilleur apprentissage, nous prenons confiance en nos décisions, notre analyse.

Donc le fondement de la confiance est en chacun, quand nous acceptons enfin de voler de nos propres ailes. La confiance que nous avons en nos capacités se renforce alors. Le charisme, les capacités de réaction, de décisions se développent. L’anxiété s’apaise, les doutes et les craintes sont chassés, toute défiance prend fin. Cela permet d’évoluer collectivement pour développer les capacités de tous et devenir meilleur individuellement.

Pour conclure, la confiance ne doit jamais être totale. La remise en question, et non le doute, est essentielle. Elle évite l’excès de confiance et de se perdre dans ses propres croyances. La confiance permet donc :

  •  d’avoir une vision réaliste de nos capacités pour atteindre nos objectifs,
  • en se fixant des limites pour assurer notre sécurité.

Emmanuel Fournier

Photos : EC145 – F – MJBF du Détachement Aérien de Gendarmerie de Chamonix en appui patin sur le sommet du Mont-Blanc

par Jean-Marie POTELLE

Merci à Helico-fascination (Christophe Gothié) et DAG de Chamonix (Olivier Leplus) pour leur accueil

Et extrait de vidéo “Gendarme de Haute Montage un Métier Hors du Commun (PGHM) de la chaîne “Histoire de Montagne” 

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