Le Rugby illustre bien la puissance du collectif, notamment lorsqu’une équipe réduite à 14 accède à la victoire. Plus accessible, l’équipe « entreprise » doit s’appuyer sur le collectif pour créer des individualités plus responsables et réactives.
Après une carrière de pilote de chasse, je vais sûrement enfoncer ici quelques portes ouvertes. Garder les pieds sur terre m’a permis de rester parmi vous ! Un retour aux basiques ne fait pas de mal !
Le collectif, notion diffuse regroupe plusieurs facettes. Ce n’est pas qu’un groupe, mais une somme d’individualités aux personnalités et compétences diversifiées, à l’objectif commun, dont la marche est souvent orientée par un leader. Ce dernier, par une certaine alchimie, fédère autour de la direction à suivre.
L’objectif : après l’objectif SMART, voici venu le CAVE A O, l’objectif Clair, Atteignable, Visible, Expliqué et Argumenté. L’objectif est ce qui va pousser les individualités à se mettre au service du collectif : gagner un match, allusion à la fois évidente et complexe. Combien de fois avez-vous vu une somme d’individualités au-dessus du lot perdre, car ne pouvant évoluer collectivement ? Le travail d’équipe est tout et partout : sans une équipe on n’avance pas ou très peu.
Jeune pilote durant mes premières années je me sentais fort, voire au-dessus de certains. Avec l’expérience, j’ai réalisé que je ne pouvais exercer seul. En vol nous sommes seuls ou à deux. Mais pas d’avion sans mécanicien, de décollage sans contrôleur. Cuisinier, secrétaire RH … je me suis rendu compte que le magnifique pilote ne pouvait voler qu’avec une équipe derrière. Une équipe multi compétence, connaissant l’objectif.
Quel qu’il soit l’objectif, il doit être atteignable dans un délai fixé. En effet, rien n’est pire que d’exécuter une tâche sans en comprendre le but. Au leader de l’expliciter le mieux possible.
Le leader : serait-il un chef au-dessus du collectif ? NON ! Le chef doit se fondre dans le collectif, le faire vivre, pallier aux difficultés, être à l’écoute, décider. Certes, ces nombreuses qualités sont difficiles à concilier. Le manager se doit de montrer l’exemple en toute situation, même si cela peut lui être défavorable. C’est une question d’éthique, non de valeurs. Le leader doit aussi fédérer l’équipe en direction de l’objectif.
Deux conditions apparaissent donc : fédérer et être exemplaire. Comment par exemple suivre au combat un chef égoïste qui n’est pas le premier à partir ? Malgré le manque de sens, cela se reproduit dans toutes les entreprises, à tous niveaux.
Les interactions : Les relations professionnelles sont parfois comme certaines relations familiales; très jolies au début puis empruntes de tensions naissantes. Le rôle du manager n’en est que plus primordial : fédérer autour d’un projet.
Le triptyque – objectif – leader – interactions est la base du travail en équipe, donc du collectif. Sans confiance, impossible de développer les individualités. Elles ne seront pas poussées par le groupe, mais freinées.
La confiance est essentiel à notre épanouissement. Comment vous sentez vous lorsque votre manager n’a pas confiance en nous ? Vous hésitez certainement et ne vous épanouissez pas. Pourtant, le rôle du N+1 et du collectif est de donner leur confiance, même si tout n’est pas parfait. La confiance amène la confiance.
Par exemple lorsqu’en vol de nuit, en patrouille serrée mon équipier fait une erreur, j’ai une petite frayeur. Nous débriefons et il sait qu’il a commis une erreur. Le lendemain, lorsque nous repartons, la confiance n’est pas totalement présente. Pourtant après cette première erreur, il faut lui donner sa chance.
Bref, quoi de mieux que le collectif pour faire progresser chacun ? Formidable catalyseur de talents, il permet d’aller ensemble plus loin et plus vite. Il prépare le futur, assure le présent et crée de la valeur. Mais il n’est rien s’il n’est pas mis en musique dans un cadre structuré et responsable.